Madrid, une escapade très personnelle
Je ne sais pas si dans votre vie, il y a une ville qui vous fait le même effet que Madrid sur moi. En sortant de l'aéroport, assise à l'arrière d'un taxi, au premier virage, je sais que je suis à Madrid, les couleurs, le paysage, une sensation inexplicable de déjà vu et de tu m'as tant manqué. Une esquisse de sourire.
Cette ville m'a vu grandir, mon premier voyage en avion seul alors que mon nounours était plus grand que moi, j'étais à la fois Anna, una sobrina, una prima ou una nieta mais pour les inconnus je n'étais que la hija de xxx ou pire la francesa.
Il faut dire que même après 2 mois sur place, mon accent français a toujours était présent (nous n'avons jamais parlé l'espagnole à la maison). Les prix n'étaient pas ceux des étrangers mais pas non plus ceux des locaux.
Mais peut importe puisque j'étais entourée de ma famille et que je profitais des plus belles plages d'Espagne, de la meilleure cuisine (même un simple filet de poisson devient un plat de choix dans les mains de ma tante), du soleil et des vacances.
L'Espagne, l'été est le paradis des enfants, pas d'heure, pas d'obligation, sieste des parents obligatoires après le déjeuner et puis une deuxième vie commence à la fin de la journée alors qu'en France l'heure du bain approche, ici, le jour redémarre, les jeux de cartes ou de dés pour les parents, l'apéro, les jeux pour les petits, les boîtes de nuit pour pré-ado, musique, jus de fruit, flirt ... ... (et celui des grands, si si j'vous jure)
Les dîners qui ne démarrent jamais avant 22h, au port car le matin nous avons acheté un poisson sur le bateau d'un pêcheur ou à la fraîche dans le jardin.
Des fruits et des légumes au goût du soleil, des croquetas, tortillas, jamon, queso manchego, boquerones, et plus encore pour mon plus grand plaisir.
En grandissant rien ne change seul l'heure du Chocolate con churros évolue, petit, il est au petit déjeuner, jeune femme à la sortie de boîte avant de dormir jusqu'au milieu de l'après-midi.
On vient sans rien dire à personne au moment de Pâques pour fêter l'enterrement de vie de jeune fille d'une jeune femme déguisée en bonne soeur pour une des fêtes les plus religieuses d'Espagne.
On boit la tête renversée sur le comptoir avec un barman qui prépare votre cocktail préféré directement dans votre bouche. Et là toute l'importance d'une adresse absolue lorsque l'on rentre se coucher.
Ne me dites pas que référence absolue et référence relative n'évoquent rien pour vous ! Un copain vous prête son appart, disons à Madrid, facile, 1 étage, porte à gauche.
Oui mais à gauche de quoi, de l'ascenseur, de l'escalier ?
Et puis tu crois qu'à 5 h du matin je connais ma gauche de ma droite ? Déjà si j'arrive à enfoncer la clé dans la porte je pourrais aller me coucher. Et bien ici on pense à vous, c'est inscrit au dessus des portes.
Je m'égare, l'Espagne s'est aussi le roi et la reine qui vous disent bonsoir tous les jours, toutes les douceurs de Noël dont je raffole, les grains de raisins le soir du 31 à chaque coup de minuit, les cadeaux pour l'épiphanie ...
Il ne vous reste plus qu'à profiter du parc du Retiro.
Je suis française mais j'aime l'Espagne, je suis fière de mon grand-père et de ses combats, je suis fière des femmes de ma famille, je suis contente de voir ce que mon cousin et moi sommes devenus.
Je l'avoue, je suis admirative face à un pays qui jusqu'en 77 vivait sous un régime dictatorial (et pas d'opérette), qui dans les années 80 a franchi le cap de la modernité pour entrer dans l'Europe et est devenu adulte par la politique et face au politique.
Prochain message, Madrid et son marché et la Puerta del Sol